PARIS (Reuters) - José Bové, qui avait annoncé sa quasi-candidature
à l'élection présidentielle devant des collectifs "antilibéraux" le 21
janvier, semble toujours décidé à "y aller", apprend-on dans son
entourage.
"A la date d'aujourd'hui, tous les clignotants sont
favorables", a déclaré à Reuters Roland Mérieux, l'un des responsables
des Alternatifs et proche de José Bové.
Fort du soutien de
30.000 pétitionnaires, le militant altermondialiste a fixé l'annonce de
sa candidature au 1er février afin de laisser passer les élections aux
chambres régionales d'agriculture et se donner un délai de réflexion.
"Moi j'ai une seule question à poser à José Bové : à quoi ça rime tout ça ?", a dit sur Radio J le député PS Henri Emmanuelli.
"Je
ne vois pas en quoi le fait de multiplier les candidatures à gauche,
c'est-à-dire d'amenuiser les chances de la candidate socialiste au
second tour, peut être une attitude progressiste. Je lui demande de
réfléchir", a-t-il ajouté.
Roland Mérieux a précisé que
l'annonce de la candidature de l'ex-leader paysan se ferait
"vraisemblablement" en Seine-Saint-Denis, dans un lieu qui reste à
préciser, avant son passage au journal du soir d'une chaîne de
télévision.
Des militants avaient envisagé une déclaration du
Larzac ou sur le site internet qui a recueilli les pétitions en faveur
de l'ex-porte-parole de la Confédération paysanne.
José Bové a
déjà réuni samedi ses proches et des collectifs "antilibéraux" à Nîmes
pour programmer son slogan, son calendrier et ses rendez-vous
médiatique.
Le PCF et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR)
déplorent la démarche de l'homme du Larzac, qui risque de compliquer la
donne à la "gauche de la gauche" et des militants le mettent en garde
contre une aventure personnelle.
LA DYNAMIQUE
"Il ne
s'agit pas d'une démarche personnelle mais bien d'une dynamique
collective", répond dans le Journal du dimanche José Bové, qui est
appuyé par une partie des collectifs antilibéraux et entend reprendre
leur programme.
"Des camarades de toutes les sensibilités du 29
mai 2005 (référendum sur la Constitution européenne), sont là, des
Verts, des socialistes, des communistes etc...", souligne Roland
Mérieux.
José Bové court le risque de faire campage depuis une
prison si la Cour de cassation rejetait le 7 février son pourvoi contre
une condamnation à quatre mois de prison ferme pour un fauchage d'OGM.
Dans ce cas de figure, il reviendrait au parquet général,
hiérarchiquement soumis au ministère de la Justice, de mettre ou non
cette peine à exécution.
Selon le JDD, José Bové se réserve la
possibilité de mettre un terme à la course électorale le 11 mars après
une évaluation de la dynamique qui sera lancée le 1er février.
Cependant,
Roland Mérieux, qui est notamment chargé de la collecte des signatures
d'élus nécessaires à une candidature, nuance : "A priori, la seule
raison de renoncer serait de ne pas avoir les parrainages".
"La dynamique existe, les soutiens existent et la volonté militante aussi", ajoute-t-il.
José
Bové "peut déjà compter sur un socle de départ de 200 promesses de
parrainage d'élus en vue de sa candidature", avait auparavant précisé
Jean-Jacques Boislaroussie, autre responsable des Alternatifs.
Le
militant altermondialiste peut s'appuyer sur un réseau de maires
communistes critiques établi en région parisienne et dans l'Hérault
ainsi que sur des élus divers gauche, comme le maire de
Limeil-Brévannes, Joseph Rossignol.
"Il y a également un gisement autour des maires ruraux ayant pris des arrêtés anti-OGM", a précise Jean-Jacques Boislaroussie.